LE DPE 3.0 ATTENDU DES 2020

Il est déjà un précieux outil, bien identifié du grand public. Rien d’étonnant donc que le Gouvernement souhaite s’appuyer sur ce DPE pour doper la rénovation énergétique. Oui mais, pour jouer un rôle plus important le diagnostic doit d’abord évoluer. Les trois axes de la réforme envisagée par le ministère. 


Le temps presse, la loi Elan a fixé une échéance au 1er janvier 2021, à cette date le DPE deviendra opposable comme n’importe quel autre diagnostic. Ce qui sous-entend une réforme du DPE totalement bouclée à cette date. Les travaux sont déjà bien amorcés, le travail de concertation doit être achevé pour l’été, et les textes réglementaires publiés dès la fin 2019.


Six mois de plus pour mettre à jour les logiciels, préparer la profession des diagnostiqueurs immobiliers, le nouveau DPE serait mis sur orbite à la mi-2020 si l’on se fie au calendrier prévisionnel de la réforme.Le ministère de la Cohésion des territoires et le Plan Bâtiment durable ont déjà dévoilé les trois axes d’amélioration. 


Méthode enrichie
Pour commencer, exit la méthode surfactures souvent décriée, mais pourtant incontournable dans l’ancien avant 1948 et bien souvent dans le logement collectif aussi. Le ministère entend décliner à l’ensemble du bâti la méthode 3CL déjà utilisée pour l’individuel après 1948. Par ricochet, la méthode de calcul doit donc évoluer et s’enrichir.  


Par exemple, elle devra intégrer de nouveaux matériaux pour disposer d’une estimation des consommations la plus juste possible y compris dans le bâti ancien. Autre évolution également envisagée, le diagnostic pourrait s’enrichir de nouveaux usages puisque l’actuel DPE prend en compte le chauffage, l’eau chaude sanitaire et le refroidissement, mais pas l’éclairage et les auxiliaires. Au final, cette méthode de calcul devrait ainsi aboutir à une photographie des consommations énergétiques plus proche encore de la réalité.


Levier de rénovation
Autre piste quasi acquise, le renforcement des recommandations. Essentiel même, puisque le Gouvernement veut un DPE qui sensibilise un peu plus encore les propriétaires à la rénovation énergétique. Quels travaux mettre en œuvre en priorité ? Lesquels peuvent influer le plus sur la performance énergétique ? 


Jusqu’où le diagnostiqueur devra-t-il aller dans ses recommandations ? Le ministère planche dessus. Car le DPE doit aussi amener vers les autres outils de rénovation énergétique (passeport de rénovation énergétique ou audit énergétique), mais sans s’y substituer et sans que son coût n’explose : pas question de transformer le DPE en audit énergétique. Petite précision, ces recommandations ne seront pas rendues opposables à compter du 1er janvier 2021


Outil de communication 
Troisième axe de la réforme, revoir le format du document pour en améliorer la lisibilité. Car si le diagnostic avec son étiquette est aujourd’hui bien identifié du grand public, il n’est pas toujours bien compris. Le ministère veut plus de pédagogie. Par exemple, le DPE devra mieux expliquer ce qu’il est : une modélisation du bien établie à partir de critères standardisés comme une température de chauffe à 19°C,  des températures extérieures moyennes, une période d’occupation moyenne (lire notre article à ce sujet)… 
Déjà bien connu du grand public avec plus d’un million de DPE réalisés chaque année, le ministère veut ainsi renforcer le rôle de communication de ce diagnostic. L’ambition est forte, on l’a dit, le DPE 3.0 est appelé à jouer un rôle de premier plan dans la massification de la rénovation énergétique.

12 Avril 2019